vendredi 18 septembre 2015

Arrêter la pilule et angoisser

J’ai arrêté la pilule. Voilà, depuis 2 jours.
Non loin de sauter de joie comme j’avais pu l’imaginer, je ressens plutôt une immense angoisse.
Ce moment que j’attendais tant est arrivé presque plus tôt que je l’avais pensé (mais ça c’est une autre histoire).
Comme m’a dit l’homme le lendemain de mon arrêt : Tu te sens une autre femme ?
Et c’est exactement ce je ressens.
Je passe du côté des femmes fertiles et psychologiquement ça change tout.
On a beau rêver de ce moment depuis des années, lorsqu’on peut enfin réaliser ce rêve tout à coup, un sentiment d’angoisse nous envahi.
Et si ça marchait tout de suite ? Et si je n’arrivais pas à tomber enceinte ?
L’arrêt de la pilule modifie notre façon d’envisager l’avenir car il fait passer les rêves du côté du possible.
J’ai pris la pilule pendant très exactement 9 ans ; une pilule uniquement progestative que je prenais sans interruption et  avec laquelle je n’ai quasiment pas eu de règles.
Alors outre l’angoisse de faire un enfant, s’ajoute à cet arrêt de pilule, l’angoisse d’avoir à nouveau de vraies règles. Oui en 9 ans j’ai complétement oublié tous les désagréments liés aux menstruations. Alors certes je ne suis pas moins, pas plus comme les autres femmes, je vais m’y faire mais c’est non sans appréhension que je les attends…
Et en même temps il me tarde qu’elle revienne, ce serait synonyme que mon corps fonctionne correctement, que j’ovule et donc que je peux réellement commencer les essais bébés.  

Alors cet arrêt nous amène aussi à ce reposer cette question : suis-je vraiment prête à faire un enfant ?
Alors même, comme je le disais, qu’on en a rêvé toute sa vie pour ma part, et que ça fait des mois qu’on y pense en enviant toutes les femmes enceintes que je côtoie.
Difficile de répondre à cette question.

En fait je crois que la question n’est pas tellement de savoir si on est prêt car quand on arrête la pilule c’est qu’on s’est imaginé porter, mettre au monde et élever cet enfant.
La question serait davantage est-ce que je suis prête à abandonner une partie de ma vie d’avant ? une partie de ma vie de couple ? de mon temps ?
Car effectivement prendre la décision de faire un enfant,  c’est aussi, pour moi, vivre une sorte de deuil de notre vie d’avant. J’ai la sensation que pour que mon corps soit prêt à accueillir un petit être au fond de moi, je dois avant tout me sentir prête psychologiquement à tomber enceinte et à laisser mon ancienne vie derrière moi.

Moi qui est l’habitude de vouloir tout contrôler, mon corps, ma vie, l’avenir, je me sens sauter dans un grand océan d’incertitude et c’est surement ça qui me terrifie le plus.  

Alors le maître-mot de ces prochains jours c’est « lâcher prise »,  laisser mes angoisses de côté pour permettre à mon corps de se remettre en marche rapidement.

Car le paradoxe est bien là, si j’angoisse de tomber enceinte car je sais qu’il n’y aura pas de retour possible, j’en ai tout de même terriblement envie ! 




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